les 100 mots de Rimbaud : « Coran »

Dans la tradition de l’islam, Al-Kitab (« le Livre ») est la « Révélation » faite au prophète Muhammad, « le Loué », entre 610 environ jusqu’à sa mort en 632, par l’archange Jebril (Gabriel). Le Livre contient la loi religieuse des musulmans, qui cite fidèlement la parole d’Allah, l’Unique. Chez les Rimbaud, l’intérêt pour le Coran remonte au père d’Arthur, dont le roman familial assure que Frédéric Rimbaud, alors en poste militaire en Algérie, de 1842 à 1850, aurait étudié et approfondi la langue arabe au point d’avoir sinon établi une traduction française du Coran sous forme de dictionnaire, du moins rédigé des commentaires. De cette affirmation aucune trace physique dudit ouvrage paternel ne nous est parvenue, même si Rimbaud en réclame l’envoi à sa mère et en accuse réception le 15 janvier 1885 : « Pour les Corans, je les ai reçus il y a longtemps, il y a juste un an, au Harar*. » Ugo Ferrandi, agent de la firme Bienenfeld à Aden, affirme que « Rimbaud tenait dans sa case de véritables conférences sur le Coran ».

Malgré son intérêt manifeste pour le Livre, Rimbaud ne sera jamais plus disert sur son rapport à l’islam, sauf à exprimer son fatalisme à travers l’expression mektoub, « comme disent les musulmans, c’est écrit », et avoir prononcé dans l’un de ses derniers souffles à Marseille* devant sa sœur Isabelle qui en témoigne, cet appel ultime à la bénédiction et à la miséricorde de Dieu* : Allah Kérim. Malgré ces indices, rien ne permet d’établir à ce jour la très hypothétique conversion de Rimbaud à la religion du Prophète.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *