Djibouti est le nom à la fois de la capitale et du pays – la république de Djibouti –, situés sur la côte ouest de la mer Rouge, face au Yémen, enchâssée entre la Somalie (Somaliland), l’Éthiopie et l’Érythrée. Djibouti, ancienne Côte française des Somalis, devenue en 1967 le Territoire des Afars et des Issas avant d’accéder à l’indépendance, fait partie de ce territoire connu des anciens Égyptiens sous le nom de pays de Pount, « la terre de Dieu », entouré de montagnes, désert, lac et mer. La relation de la France avec Djibouti se concrétise par la signature en mars 1862, à Paris, d’un « traité de paix et d’amitié perpétuelle » entre le représentant du sultan de Tadjourah* et Édouard Thouvenel, ministre de Napoléon III*, traité qui permet l’achat des port, rades et mouillages d’Obock. La route impériale vers Madagascar et l’Indochine trouve ainsi une position stratégique idéale pour le ravitaillement des navires lancés dans l’expansion coloniale française. La construction de Djibouti se développe avec, dès 1888, la mise en place d’infrastructures portuaires. Rimbaud séjourne à plusieurs reprises dans les villes de ce même territoire à Obock et Tadjourah. Il témoigne des premières constructions de la nouvelle Djibouti, mais déplore « la lenteur des travaux et la difficulté de la route » dans une lettre adressée à son ami Alfred Ilg*, conseiller du roi Ménélik II*. De même, dans un courrier à Jules Borelli*, il critique « le manque d’installation commerciale […] et le défaut de communications maritimes ». Notre impétueux poète aura oublié que l’indolence est une vertu cardinale en ce pays. Il aurait certainement été plus modéré s’il avait connu le rayonnement français actuel dans ce territoire. La France y perpétue en effet sa présence avec sa base militaire aux composantes terre, air, mer, sorte de sentinelle vigilante dans cette région du globe aux multiples soubresauts. Le français est devenu l’une des langues* officielles du pays. Djibouti fait partie de l’Organisation internationale de la francophonie et sa capitale est membre de l’Association internationale des maires francophones. C’eut été un beau sujet d’apaisement pour Rimbaud, qui fut un temps si attaché à la poétique de la langue.