les 100 mots de Rimbaud : « Douai »

Le 13 août 1870, le journal satirique La Charge publie « Trois Baisers » de Rimbaud. Le 31 août suivant, le jeune fugueur brade ses prix scolaires pour acheter son billet de train et gagner la capitale. La vente n’y suffit pas, il est arrêté à l’arrivée et conduit à la prison de Mazas. Au même moment, l’histoire s’emballe. Le 2 septembre 1870, Napoléon III* est fait prisonnier à Sedan, le 4 septembre, il est déchu, et Gambetta proclame la République. Depuis sa cellule, Rimbaud appelle au secours son professeur Georges Izambard*, qui lui envoie l’argent de la libération et du voyage en train vers Douai, où il vit et où il l’accueille. Rimbaud est logé chez les trois tantes d’Izambard, les sœurs Gindre, le temps de le ramener à Charleville ( Charlestown), le 26 septembre 1870, chez sa mère qui le réclame : « Chassez-le, qu’il revienne vite. » À peine arrivé, il fugue de nouveau, repart chez les sœurs Gindre à Douai, d’où la police, début novembre, le rend à sa ville natale « superbement idiote ».

Durant ces deux épisodes, Rimbaud remet à Paul Demeny*, poète et éditeur douaisien, vingt-deux de ses poèmes écrits avant l’âge de 16 ans, et regroupés ultérieurement par les rimbaldiens sous les appellations de Cahiers de Douai ou de Recueil Demeny. Ils valent d’être cités : « Les réparties de Nina », « Vénus anadyomène », « Morts de Quatre-vingt-douze… », « Première Soirée », « Sensation », « Bal des pendus », « Les Effarés », « Roman », « Rages de Césars », « Le Mal », « Ophélie », « Le Châtiment de Tartufe », « À la musique », « Le Forgeron » ainsi que « Soleil et chair », dans le premier cahier. « Le Dormeur du val »*, « Au Cabaret Vert », « La Maline », « L’Éclatante Victoire de Sarrebruck », « Rêver pour l’hiver », « Le Buffet » et « Ma bohème », dans le second.

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